Eau, Est-Ensemble et SEDIF : où en est-on ?

Publié le par Nicolas Voisin

Quelques mots (et quelques photos) pour faire le point sur la campagne pour le retour en gestion publique de l'eau dans la communauté d'agglomération Est-Ensemble, en Seine-Saint-Denis.

Mardi 16 février, comme prévu, une vingtaine de militants a participé à l'action proposée aux signataires de la pétition "Est-Ensemble - Pour la gestion publique de l'eau", en apportant au Conseil communautaire 9 bouteilles symboliques, étiquettées du nom des neuf communes de l'agglomération et affichant le prix, afin "désaltérer les élus" avant l'important débat qu'il allaient avoir.

Pantin

Cette initiative plutôt humoristique a été diversement appréciée (!) par les responsables politiques, mais les manifestants n'ont pas été empêchés d'entrer  (sagement comme promis) dans la salle de réunion avec les pancartes demandant le retour en gestion publique de l'eau, et de disposer les bouteilles bien en vue.

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Daniel Bernard, vice-président (PG) de Est-Ensemble, a remis solennellement à Bertrand Kern les pétitions rassemblant les 1100 signatures recueillies en moins de 3 semaines.

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Et le point n°9 de l'ordre du jour du Conseil Communautaire a officialisé la décision de l'agglomération de ne pas réadhérer au SEDIF, signant avec ce dernier une simple convention d'un an permettant de continuer à desservir en eau potable le territoire, et de lancer une étude pour choisir le mode de gestion.

Ci-dessous l'extrait du compte rendu officiel de la séance du comité du SEDIF du 4 février 2010 que nous nous sommes procuré, qui prend acte de cette situation (cliquez sur l'image pour agrandir).

CR SEDIF1

Après une longue introduction de Bertrand Kern (Président de l'agglomération et maire de Pantin) expliquant la situation et définissant les perspectives sur cette question, un très riche débat a permis d'entrer dans le vif du sujet, exprimant un accord partagé sur la décision de ne pas adhérer immédiatement au SEDIF, mais révélant des positions politiques très diverses pour la suite.

Nous sommes en train de retranscrire l'intégralité des débats, et nous les mettrons en ligne très prochainement.

Globalement, trois tendances se dessinent :

- certains élus se prononcent résolument pour avancer vers la gestion publique de l'eau au nom d'un principe général concernant la gestion un bien commun de l'Humanité, persuadés que l'étude qui sera lancée prochainement démontrera que cette option apporte l'assurance d'une meilleure gestion à un moindre coût, et conscients que seule la gestion publique permettra de développer des mesures d'intérêt général comme la gratuité des premiers mètres cubes, la progressivité des prix et la péréquation tarifaire ;

- beaucoup d'élus préfèrent afficher une grande prudence, se concentrant principalement sur la question tarifaire et considérant le delais d'un an pour l'adhésion au SEDIF comme un moyen de faire pression sur le SEDIF et sur l'opérateur privé qui obtiendra la délégation de service (Veolia).  Ces élus exprimant plutôt une préférence pour la gestion publique attendent les conclusions de l'étude. C'est cette sensibilité qui apparaît clairement dans le communiqué de presse officiel de Est-Ensemble publié dès le

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- Dernière sensibilité, représentée
en particulier par un élu, se résignant à accepter la non-adhésion au SEDIF, formule de très fortes réticences vis à vis d'une gestion publique de l'eau, argumentant surtout sur les contraintes techniques jugées insurmontables, et sur l'impact que cela aurait sur les finances locales. Il faut noter que l'orateur de cette sensibilité a d'importantes  responsabilités dans une grande organisation politique de gauche.

Nous n'en disons pas plus pour l'instant, mais répétons-le, nous mettrons en ligne dans quelques jours l'intégralité des interventions afin que ce débat se déroule au grand jour et que les citoyens puissent s'en mêler.

Pour nous, l'action citoyenne doit impérativement se poursuivre pour avancer réellement vers le retour en gestion publique de l'eau.

Les contraintes du calendrier électoral nous ont fait finalement renoncer à l'organisation d'un débat sur cette question avant les Régionales... mais ce n'est que partie remise. Nous vous tiendrons informés.
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A
<br /> Il est important de se donner le temps de la réflexion sur ce genre de dossier, àvoir quelle gestion nous assurera une eau de qualité sans risque sanitaire, la sécurité d’une eau sûre est aussi<br /> importante que son prix. En tout cas le cas d’Est Ensembe prouve que malgré tout ce qu’on nous dit sur le Sedif, sa gestion opaque, des élus dépourvus de fonctions décisionnelle et d’influence sur<br /> ce syndicat sont exagérées. Ils peuvent peser sur le débat, c’est pas le marché qui fait la loi !<br /> <br /> <br />
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