"Est-ensemble" : une chance pour la gestion publique de l'eau !
Voici le lien vers la pétition citoyenne demandant un retour en gestion publique de l’eau, adressée aux élus représentant les villes de Bagnolet, Bobigny, Bondy, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin, Le Pré-Saint-Gervais, Romainville, réunies au sein de la communauté d’agglomération « Est-Ensemble » (actuellement membres du SEDIF).
Nous avons à peine quelques jours pour la faire signer massivement avant le vote du conseil communautaire prévu (pour l’instant) le 2 février 2010.
Signez donc rapidement cette pétition, et faites suivre ce message à tous vos contacts dans les neuf villes concernées (et au-delà, ça n’est pas interdit…).
Il existe aussi une version « papier » de la pétition, téléchargeable sur le site.
Arguments
La communauté d’agglomération « Est-Ensemble » est une chance historique à ne pas manquer pour une gestion publique de l’eau
Aujourd’hui – depuis 1923 – le service public de l’eau potable est délégué à la multinationale Veolia (Compagnie Générale des Eaux) dans les villes de Bagnolet, Bobigny, Bondy, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin, Le Pré-Saint-Gervais, Romainville, ainsi que 135 autres communes franciliennes rassemblées au sein du Syndicat des Eaux D’Île-de-France (SEDIF). Présidé par Monsieur André Santini depuis un quart de siècle, le SEDIF est une institution entièrement « verrouillée » et totalement soumise aux intérêts financiers de l’entreprise monopolistique qui s’est appropriée depuis presque 90 ans ce bien public qu’est l’eau potable.
Avec près de 4 millions d’usagers, le « marché de l’eau » du SEDIF s’élève à un montant de 371 millions d’euros annuels, et Monsieur Santini s’apprête cette année à renouveler le contrat de délégation à Veolia jusqu’à 2023 !
Marre de payer l’eau trop chère !
- 4.18 euros TTC le m3 à Bagnolet
- 4.04 euros TTC le m3 à Bobigny,
- 4.32 euros TTC le m3 à Bondy,
- 3.94 euros TTC le m3 aux Lilas,
- 4.18 euros TTC le m3 à Montreuil,
- 4.13 euros TTC le m3 à Noisy-le-Sec,
- 4.44 euros TTC le m3 à Pantin,
- 4.08 euros TTC le m3 au Pré-Saint-Gervais,
- 4.02 euros TTC le m3 à Romainville
Pourquoi l’eau est-elle si chère ? Et pourquoi existe-t-il de telles différences de prix ? Il faut savoir qu’en Île-de-France, le prix de l’eau oscille entre 2,89€ le m3 à Paris (qui est revenu en gestion publique) et 5,52€ à Auvers-sur-Oise (SEDIF-Veolia) !
Marre de la gestion opaque de l’eau !
Depuis plusieurs années, des enquêtes menées par l’association de consommateurs UFC Que Choisir ont révélé une totale opacité de la gestion, générant de considérables bénéfices sur le dos des usagers au moyen de surfacturations stupéfiantes (61,2 % de marge bénéficiaire, soit 90 millions d’euros par an selon UFC Que Choisir).
Marre des gaspillages !
De plus, comme dans tout le pays où la gestion de l’eau potable a été déléguée au privé, le réseau de canalisations du SEDIF vieillit et se délabre, comme l’a montré une enquête nationale réalisée par le JDD au début du mois de novembre 2009, révélant un incroyable gaspillage de l’eau évalué pour la France entière à 2 milliards d’euros. Les fuites dans un réseau mal entretenu s’élèveraient à plus de 10% de l’eau transportée par les canalisations dans le SEDIF (12% à Saint Denis par exemple d’après le JDD).
Ça suffit comme ça !
Les neuf villes qui se rassemblent dans la communauté d’agglomération « Est-Ensemble » (400.000 habitants) ont décidé de transférer à l’intercommunalité la compétence « eau ». La loi de 1999 sur l’intercommunalité prévoit que l’eau est une compétence « optionnelle ». A ce titre, l’adhésion au syndicat de Monsieur Santini n’est pas automatique, l’adhésion de « Est-Ensemble » au SEDIF va devoir être votée, et c’est la séance de février 2010 qui a été annoncée pour ce vote.
Les élus municipaux, nos représentants, ont l’opportunité de lui dire Non. Puisque la totalité des maires de ces neuf villes sont favorables au principe de la régie publique, ils ont l’opportunité de sortir des griffes de Veolia. Qu’attendent-ils ? Pourquoi voter l’adhésion en février 2010 ? Ils ont le temps !
Si les neuf villes de Est-Ensemble votent pour l’adhésion au SEDIF, cela signifie qu’elles se résignent à accepter de se lier au contrat « négocié » par Monsieur Santini avec Veolia jusqu’en 2023, à abandonner sans combattre le bien public aux intérêts financiers, à faire payer l’eau toujours plus chère aux consommateurs, dans une gestion opaque et peu soucieuse de l’intérêt général et de la préservation de cette ressource fragile.
Si elles décident de ne pas organiser le vote, cela permet d’ouvrir une autre voie. La Loi prévoit qu’en attendant, les communes peuvent être desservies en tant que simple « cliente », permettant aux neuf villes de préparer dans les prochaines années un retour en gestion publique de l’eau avec d’autres villes de la région parisienne qui souhaiteraient les rejoindre, pour une tarification plus juste et plus égalitaire, une plus grande transparence, une meilleure qualité de service, un plus grand respect de ce bien commun de l’Humanité qu’est l’eau.
Nous proposons aux citoyen-ne-s des neuf villes de la communauté d’agglomération Est-Ensemble de signer la pétition demandant à leurs élus de ne pas voter l’adhésion au SEDIF et de s’engager pour préparer un retour en gestion publique de l’eau, bien commun de l’Humanité.