Le 1er tour des régionales à Montreuil

Publié le par Juliette Prados

Les périodes électorales sont bien particulières : points d’orgue de la vie politique, elles sont riches d’enseignement et méritent qu’on s’y attarde et prenne le temps de l’analyse… Mais elles sont aussi, pour les militants que nous sommes, un véritable tourbillon qui ne nous laisse guère de moments de répit.

 

A quelques jours du second tour, il est cependant indispensable de revenir sur le scrutin de dimanche dernier dans notre ville.


L’exercice n’est pas aisé puisque, à l’heure où ces lignes sont écrites, il reste impossible d’avoir accès aux résultats bureau par bureau, pourtant essentiels dans notre ville où traditionnellement les comportements électoraux divergent fortement d’un quartier à l’autre.

L’analyse exhaustive devra donc patienter.

Voici les résultats pour la ville (source : ministère de l’intérieur)

 

Nombre

% Inscrits

% Votants

Inscrits

50 371

 

 

Abstentions

30 374

60,30

 

Votants

19 997

39,70

 

Blancs ou nuls

446

0,89 

2,23

Exprimés

19 551

38,81 

97,77



Liste conduite par

Voix

% Exprimés

Mme Valérie PECRESSE (LMAJ)

2 243

11,47

M. Jean-Pierre MERCIER (LEXG)

224

1,15

Mme Marie-Christine ARNAUTU (LFN)

1 604

8,20

Mme Cécile DUFLOT (LVEC)

4 005

20,48

M. Alain DOLIUM (LCMD)

603

3,08

M. Jean Marc GOVERNATORI (LAUT)

192

0,98

M. Pierre LAURENT (LCOP)

3 599

18,41

M. Axel DE BOER (LAUT)

86

0,44

M. Jean-Paul HUCHON (LSOC)

5 218

26,69

M. Nicolas DUPONT-AIGNAN (LDVD)

401

2,05

M. Olivier BESANCENOT (LEXG)

1 231

6,30

M. Almamy KANOUTE (LAUT)

145

0,74

 

 

Premier constat, dont on peut se réjouir : Montreuil est toujours fortement ancrée à gauche.

 

Les scores additionnés des listes LO, NPA, Front de Gauche, Europe Ecologie et PS donnent en effet un total de plus de 73 % !

 

Autre constat : Le Front de Gauche se conforte en tant que force politique incontournable dans la ville, et augmente même de 16% le nombre de voix obtenues par rapport aux européennes de l’an dernier ! Notons d’ailleurs que cette progression n’est malheureusement pas la règle dans la majorité des autres villes du département. Le fait qu’à Montreuil les différentes forces composants le Front de Gauche (PCF, Parti de Gauche, Gauche Unitaire et CCM) ainsi que ses partenaires (notamment le MPEP) soient toutes bien représentées sur la ville et investies sur la scène politique locale a certainement pesé.


Surtout, Ce résultat démontre l’assise de l’électorat du Front de Gauche : alors que Europe Ecologie et le Parti Socialiste font du « yoyo » d’une élection à l’autre, glanant ou perdant au gré des humeurs et de la conjoncture des électeurs volatiles, le Front de Gauche se pose comme une valeur fiable et sûre, qui s’ancre davantage dans la ville d’une élection à l’autre.


Les péripéties politiques ubuesques auxquelles ont assisté les Montreuillois ces dernières semaines n’y sont sans doute pas pour rien…

 

Malheureusement, d’autres éléments sont source d’une forte inquiétude : le score du FN par exemple qui, s’il est très inférieur à celui obtenu sur l’ensemble du département (12.23 %) et légèrement plus bas que le score régional (9.29 %) reste quand même fortement élevé.

Il exige de notre part un véritable travail d’éducation populaire pour démontrer à la population que ses mécontentements peuvent trouver d’autres réponses qu’un repli nationaliste et xénophobe.

 

 

Ce travail d’éducation populaire, c’est également en direction des abstentionnistes qu’il faudra le mener. En effet, le principal enseignement de ce scrutin reste que la première force politique sur la ville est… l’abstention !

Si un peu plus d’électeurs se sont déplacés pour ce scrutin que lors des européennes, il n’en reste pas moins que seuls 39.70 % des inscrits sur les listes électorales se sont déplacés dimanche.

 

Cette absence de mobilisation révèle la forte crise politique et institutionnelle que traverse notre pays, et la défiance de nos concitoyens envers les politiques qu’ils soupçonnent d’être incapables de changer leur vie et de répondre à leurs véritables attentes.

 

Les partis politiques en portent la lourde responsabilité : les « ni gauche ni droite » des uns, l’abandon du peuple au profit des seuls riches des autres, les petits arrangements au sommet pour tout le monde, le perpétuel déni de démocratie pratiqué par ceux qui nous gouvernent sont autant d’éléments qui éloignent le peuple de ses représentants.

 

Et pourtant, dans une république, qui d’autre que les élus peut véritablement prendre les mesures pour protéger les citoyens, leur garantir une réelle égalité de droit ? Autrement que par la loi, comment peut-on assurer l’intérêt général en terme de santé, éducation, culture, logement… ?

 

Les riches l’ont bien compris, qui vont toujours massivement voter pour faire élire ceux qui sauront défendre leurs privilèges au détriment de la majorité silencieuse, empêtrée dans un quotidien de plus en plus difficile.

 

La forme d’insurrection civique que revêt cette abstention devrait au contraire pouvoir trouver des réponses au travers d’élus fortement décidés à servir l’intérêt général et non les intérêts particuliers, à prendre des mesures fortes et audacieuses pour protéger la population, lui offrir un véritable bouclier social face aux agressions répétées de notre gouvernement et d’une union européenne chaque jour un peu plus libérale.

 

Les futurs élus Parti de Gauche au Conseil régional s’engagent à peser de tout leur poids au sein de la majorité pour qu’enfin nos concitoyens retrouvent une perspective politique à leurs attentes, tout comme ils s’engagent à ne jamais se « déconnecter » de leurs électeurs et à leur rendre compte régulièrement de leur mandat.

 

Nous savons que nombreux sont ceux qui nous font confiance sur ce point. D’ailleurs, sur le terrain, les militants du Parti de Gauche ont tous entendu à plusieurs reprises « ah oui, Mélenchon, lui je l’aime bien, on sent qu’il n’est pas comme les autres ».

 

Parmi ces abstentionnistes, il faut encore distinguer deux catégories de personnes : ceux qui inscrivent dans le constat décrit plus haut et opposent un défiance à tous les politiques, et  ceux qui se disent « bon, de toute façon, c’est gagné, ce n’est pas la peine de se déplacer ».

 

A ceux-là, il est important de rappeler deux choses : d’abord, le mépris total du gouvernement qui s’appuie sur cette abstention pour dénigrer la victoire de la gauche, et à qui il serait temps de rabattre le caquet une bonne fois pour tous ; ensuite, et surtout, le mode de scrutin des élections régionales, qui rend le nombre de voix déterminant.

 

En effet, si c’est le score global (en pourcentage) qui définit le nombre de sièges attribué à chaque liste, la répartition territoriale est elle déterminée par le nombre de voix apportée par le département. Or en Seine-Saint-Denis, où la gauche réalise ses meilleurs scores, la faiblesse du taux de participation entraîne mécaniquement une sous-représentation du département.


Ainsi, la majorité actuelle ne comporte que 14 élus de la Seine-Saint-Denis, contre 16 pour les Yvelines, dont l’électorat est fortement ancré à droite !

 

Dans un département connaît des problèmes drastiques en matière d’emploi, de logement, de mobilité etc., nous avons besoin d’élus qui défendent fortement nos intérêts en matière de transports,  re localisation de l’économie, formation… il est donc essentiel que nous mettions tout en œuvre pour contrer cette sous-représentation en allant massivement voter dimanche.

 

A Montreuil comme partout dans le pays, nous appelons les électeurs à se mobiliser et à voter le 21 mars pour  la liste de gauche et envoyer un signal fort à Nicolas Sarkozy, tout comme nous les appelons à être présents lors du « troisième tour social » qui aura lieu dès le mardi 23 mars dans la rue.

           

 

 

 

 

                             

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