Malaise chez les personnels du Conseil Général 93

Publié le par Nicolas Voisin

NV.jpg« Un bouclier social »... Reprenant à son compte le slogan du Parti de Gauche, c’est ainsi que le candidat socialiste pour la région Île-de-France Jean-Paul Huchon présente dans son tract de début de campagne sa conception du rôle du conseil régional.

Mieux vaut tard que jamais !

Las ! Dans la réalité quotidienne, on s’aperçoit qu’entre l’intention et l’acte, il y a un pas que les responsables Franciliens de la social-démocratie « moderne » ont bien du mal à faire… une nouvelle preuve de cette contradiction nous vient – une fois encore – du conseil général de la Seine-Saint-Denis.

Ci-dessous, un tract de la CGT des personnels territoriaux du Conseil Général dénonçant la politique d’austérité engagée par le Président Claude Bartolone. Une mobilisation syndicale est en train de se développer, avec une assemblée générale le 12 février dont on reparlera. Respectant l’indépendance syndicale, je me garderai de faire un commentaire plus précis sur ce mouvement.

Mais – sur le plan politique – force est de constater que l’orientation de la présidence du CG-93 sur tous les terrains est bien loin de prendre de front la logique ultra libérale de démembrement de l’Etat et des politiques publiques imposée par Sarkozy.

Ainsi, le gouvernement de droite détruit-il la politique culturelle ? Le CG-93 abaisse à moins de 1% son budget pour la culture, restreignant les subventions - ou refusant de les défendre lorsque l’Etat se désengage - à de nombreuses associations qui menaient des actions particulièrement reconnues (Zebrock, Instants Chavirés…).

Ainsi, le gouvernement de droite détruit-il le système éducatif public ? Le CG-93 se tourne vers le privé (projet Odyssée Jeune avec BNP-Paribas) et annonce la mise en place d’une fondation pour systématiser l’intervention des entreprises dans le financement des projets pédagogiques (voir cet article sur ce blog).

Et voici donc que, face à la Réforme Générale des Politiques Publiques (RGPP) menée au pas de charge par Sarkozy pour anéantir les services publics, au nom du dogme ultra libéral, et malgré ce que la crise mondiale du système financier a démontré, le CG-93 se résigne à ne plus combattre pour exiger les 650 millions d’euros que l’Etat doit au département, et applique docilement à ses personnels une cure d’austérité.

On est loin du « bouclier social » que pourrait offrir ces instruments de contre-pouvoir que sont les conseils généraux et les conseils régionaux que le Parti Socialiste dirige…  Mais est-il possible de mener cette politique de gauche, choisissant s’il le faut la voie de l’affrontement et de la désobéissance appuyée sur la mobilisation citoyenne, lorsqu’on s’est imprégné du dogme de la « concurrence libre et non faussée » contenu dans le Traité de Lisbonne dont la social-démocratie européenne réclame la paternité ?

Pour battre la droite… il faut changer à gauche ! A bon entendeur…



CGT-CG93.jpg

Publié dans En Seine-Saint-Denis

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