Rythmes scolaires : réforme low cost pour l’Etat

Publié le par Laurent Abrahams

photo laurentSi, au regard des journées très chargées de nos enfants, une réforme des rythmes scolaires semblait nécessaire, celle de Peillon, faîtes en se déchargeant sur les mairies, n'est pas digne de la république. On sait bien, que derrière cette réforme, comme tant d’autres ( LMD, socle commun, masterisation…) il y a également la volonté d’aller vers une harmonisation européenne. Ce n’était sans doute pas une raison pour que cette réforme se fasse à la jauge de l’austérité et autre TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance qui impose aux parlements nationaux le respect impératif d’un déficit inférieur à 3%).

 

L'Education nationale doit permettre à tous les enfants du pays d'avoir accès à un enseignement de qualité et, si cette dernière ne peut prendre en charge l’ensemble du temps que l’enfant passe à l’école, il faut inventer un temps d’accueil périscolaire, de haut niveau. Or cette réforme doit se faire sans coûter un sou à l'état. Et ce n'est pas les miettes lâchées sous la pression qui permettront une péréquation entre toutes les communes.

 

Un enfant du 93 ou d'une commune rurale vaut-il moins qu'un enfant du centre de Paris ou du 92? Si le journal LE MONDE (http://url.exen.fr/86427/) avait déjà dressé ce constat en comparant combien l'état dépensait pour un élève de Paris et un élève du 93, il est affligeant de constater que ce gouvernement qui se dit de gauche va accentuer encore les inégalités territoriales!

 

Chaque commune, au moment où la cour des comptes va leur demander de réduire leurs dépenses en personnel, au moment où l’état annonce une baisse des dotations aux collectivités territoriales de 1,5 milliards cette année, va devoir engager de nouvelles dépenses pour ce temps périscolaire.

On commence a avoir une idée de ce que coute cet accueil puisque 4000 communes ont tenu à mettre en place, dès cette année, la réforme et profiter du fond d’amorçage promis aux maires bons élèves. Pour Aubervilliers, si souvent médiatisé, le coût pour la commune est de 600 000 euros, à Paris c’est 28 millions supplémentaire pour un total de 50 millions par an. Alors oui cette réforme a un coût et il appartient à l’état, garant de l’égalité républicaine, de l’assumer.

 

Pour une réforme républicaine qui prenne en compte véritablement le rythme des enfants, il eu déjà fallu proscrire les aberrations qui ont conduit à proposer des horaires irréguliers dans la semaine ou d'une semaine sur l'autre. Comment des responsables ont pu imaginer que des enfants qui ont besoin d’un cadre stable pour apprendre, dans de bonnes conditions, pourraient  vivre sereinement le fait d’être chaque jour dans l’incertitude sur les horaires de sortie, sur ce qui suivait cette journée d’école, sur qui allait les récupérer… L’acte d’apprendre nécessite pour les enfants un cadre sécurisant, car apprendre c’est prendre un risque celui de ne pas savoir, de ne pas réussir.

 

L’argument qui est avancé pour justifier cette irrégularité est que 45 minutes ne suffisaient pas à mettre en place des ateliers. On arrive donc à justifier la réforme du temps scolaire en priorisant les temps d’accueil périscolaire !

 

Ainsi donc, la logique voudrait que les horaires soient les plus réguliers possibles. Par exemple 9 h 14h30 tous les jours. Cette réforme irait de paire avec la création d'un service publique du temps périscolaire avec des agents territoriaux recrutés sur concours, formés, protégés par un statut, garant du respect la laïcité.

 

Un nouveau plan type Langevin Wallon permettrait la construction ou reconstruction, en tenant compte de ces nouveaux rythmes, d'écoles, de gymnases, de salles polyvalentes, de conservatoires, de salles de spectacle...

 

Bien sûr, pour ce gouvernement, qui a mis ses pas dans ceux de Sarkozy dans sa volonté de détruire les conquêtes obtenues par le Conseil National de la Résistance (Retraite, Sécurité Sociale…), un plan Wallon c’est de l’utopie. Mais ce sont ces utopies qui ont conduit notre pays, pendant les pires moments de son histoire, à imaginer que chacun avait le droit au bonheur.

 

Au Parti de Gauche nous ne sommes pas dans la critique politicienne, qui vise à récupérer les mécontents pour en revenir au statu quo. Nous avons des propositions concrètes que l'un des pays les plus riches du Monde doit pouvoir se permettre, d'autant plus qu'un euro mis dans l'éducation de ses enfants est un euro d'investi sur l'avenir.

 

 

 

Publié dans Engagés !

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